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Réactivité émotionnelle et thérapie
Comment faire avec nos émotions intenses et subites ?Quand demander de l'aide?Comment retrouver la sérénité ? Les personnes qui consultent en psychothérapie viennent toujours pour leurs émotions. Et elles n'en sont pas conscientes! Car nos blocages comme nos...
Je me rends régulièrement dans un centre de méditation de la tradition zen de Tich Nath Hahn. En lisant les revues diverses mises à disposition en ce lieu, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un article dans Sagesses bouddhiques « Prendre soin de l’enfant intérieur, un chemin vers la guérison » au sujet du livre de Tich Nath Hahn lui-même !
« Guérir notre enfant intérieur… pour mieux prendre soin de nos enfants »… ça aurait aussi très bien décrit ce que je fais au quotidien avec les personnes qui viennent en séance !
Donc je ne résiste pas à vous mettre ici un extrait de son texte… Il en parle si bien que je lui laisse la parole :
« En chacun de nous se trouve un enfant qui souffre. Nous avons tous connu des périodes difficiles et beaucoup d’entre nous ont été fortement perturbés durant l’enfance. Et pour nous protéger de toute cette souffrance , la seule solution que nous ayons trouvée a été d’oublier ces épisodes douloureux. Chaque fois que la douleur se réveille, cette sensation nous est si insupportable que nous refoulons nos sentiments et nos souvenirs au plus profond de notre inconscient. A tel point que nous pouvons passer des années et des années à négliger cet enfant blessé. Pourtant, ce n’est pas parce que nous l’ignorons que l’enfant n’est pas là. L’enfant blessé est toujours là, il essaie d’attirer notre attention. Il se manifeste comme il peut « Je suis là. je suis là. Tu ne peux pas m’ignorer. Tu ne peux pas me fuir. » Désireux d’atténuer notre peine, nous refusons de l’entendre et nous nous en tenons aussi éloignés que possible. En vain, car cette fuite ne met pas fin à notre souffrance ; bien au contraire, elle ne fait que la prolonger. L’enfant blessé a besoin de soins et d’amour mais nous les lui refusons. La douleur et le chagrin qui nous habitent semble insurmontables, et, effrayés par toute cette souffrance, nous la fuyons. Même si nous en avons le temps, nous ne revenons pas en nous-mêmes par peur d’y être confrontés. Nous nous perdons dans une quête permanente de divertissements (télévision, cinéma, activités mondaines, alcool, drogues) parce que nous ne voulons plus faire l’expérience de toute cette souffrance.
L’enfant blessé est là et nous ne le savons même pas. C’est une réalité, mais nous ne pouvons pas la voir. Cette incapacité est une forme d’ignorance. Cet enfant a été sévèrement blessé. Il a vraiment besoin que nous revenions vers lui pour en prendre soin. Et, malgré tout, nous nous détournons de lui. * (…)Sa souffrance est présente dans chacune des cellules de notre corps, les graines de compréhension profonde et de bonheur véritable héritées de nos ancêtres le sont également. Elles sont là, à notre disposition. La lampe de la pleine conscience est en nous et nous pouvons décider de l’allumer à tout moment. Notre respiration, nos pas, notre sourire paisible en sont l’huile. Notre pratique consiste donc à allumer cette lampe pour que brille sa lumière et que se dissipent les ténèbres. Dès l’instant où nous prenons conscience de l’existence de cet enfant blessé, et cessons de l’ignorer davantage, notre compassion pour lui peut grandir, et c’est alors que nous commençons à générer l’énergie de la pleine conscience. **(…) Cette énergie va nous accueillir et nous soigner et, ce faisant, elle guérira notre enfant blessé.
Ecoute
Quand nous parlons de l’écoute compatissante, nous pensons généralement qu’il s’agit d’écouter quelqu’un d’autres. Mais nous devons aussi nous écouter nous-mêmes, écouter l’enfant blessé en nous. Parfois, il émerge des profondeurs de notre conscience et sollicite toute notre attention. Si vous êtes en pleine conscience, vous entendrez sa voix appeler à l’aide. Alors, au lieu de faire attention à ce qui vous entoure, retournez à vous-même et prêtez-lui toute votre attention et votre tendresse. Vous pouvez lui parler avec amour : « Dans le passé, je t’ai laissé seul. Je me suis détourné de toi, j’en suis sincèrement désolé. Je vais t’entourer de toute ma tendresse à présent. ». (…) Vous pourrez pleurer ensemble si c’est nécessaire. Rassurez-le en l’entourant de votre tendresse, faites-lui sentir que plus jamais vous ne l’abandonnerez, que jamais plus vous ne le laisserez sans soin. Si vous ne le faites pas maintenant, quand le ferez-vous ? (…) »
*L’ignorance infuse chaque cellule de notre corps e de notre conscience, telle une goutte d’encre diluée dans un verre d’eau. Cette ignorance nous empêche de voir la réalité ; elle nous pousse à faire des choses idiotes qui nous font souffrir encore plus, tout en blessant encore et encore notre infant intérieur. Mais l’enfant blessé est lui aussi présent dans chacune de nos cellules. Il n’y en a pas une seule qui ne le porte en elle. Nul besoin de regarder loin dans le passé pour le trouver. Il suffit d’y être attentif, et le voilà qui nous apparaît.
** Et pour produire cette énergie, les pratiques de la marche, de l’assise et de la respiration en pleine conscience sont nos fondements. Grâce à elles, nous revenons à la sagesse éveillée présent dans chacune des cellules de notre corps.
